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Monument aux morts

Le monument aux morts de Coulonges-sur-l'Autize représente la "Victoire" et a été choisi parmi les modèles du catalogue des Marbreries générales.

Il est inscrit à l'inventaire du patrimoine culturel de Nouvelle-Aquitaine.

 

Historique

Le conseil municipal décide de l'érection d'un monument aux morts en janvier 1920 (délibérations 18 janvier, 8 février et 13 juin) ; celui-ci est autorisé par décret du 5 septembre 1920. Plusieurs devis ont été établis pour le monument en lui-même, pour le terrassement et pour la grille qui entoure le monument.

Le premier devis date du 26 janvier 1920, il s'élève à 12300 francs, il est proposé par Urbain Gourdon, directeur des Marbreries générales (rue poussin à Paris). Il comprend un socle en granite des Vosges ; des panneaux de marbre blanc à poser sur les côtés du monument, où seront gravées les dédicaces et les inscriptions en lettres gravées et dorées à l'or fin ; une couronne en bronze apposé devant ; et une statue en marbre blanc de Carrare artistiquement sculpté. Pour la sculpture, le modèle est choisi sur catalogue, il s'agit du modèle n° 1925 simplifié, une statue ailée, en surélévation sur un tertre gazonné. Les 12300 francs de ce devis prennent en compte les inscriptions, la dédicace, le transport et l'emballage jusqu'en gare de Coulonges-sur-l'Autize et un ouvrier pour le poser. Ils sont payables en trois fois : un tiers lors de la commande, le second tiers en cours d’exécution et le dernier tiers au moment où le monument est terminé. La durée de livraison est estimée à 4 mois, et les matériaux ont une garantie de solidité supérieure à 10 ans. En janvier 1920, la commune ne dispose que de 9484 francs pour couvrir ce devis, les 2716 francs restants sont soumis au vote pour un prélèvement sur les fonds libres de l'exercice courant.

Le second devis, en date du 12 juin 1920, est celui des fondations. Il est proposé par M. Cartron, entrepreneur à Coulonges-sur-l'Autize. Il est estimé à 541,28 francs, et à cette date, cette somme est prélevée sur les fonds libres de la caisse municipale. Ce devis comprend 54,08 francs de fouille préalable (à 12 francs le mètre cube) ; 387,20 francs pour la maçonnerie de fondation (à 80 francs le mètre cube) ; et 100 francs pour l'établissement du tertre gazonné.

Le 21 juillet 1920, le total des devis à payer par la commune s’élève à 12841,28 francs. Pour couvrir cette somme, les ressources misent à profit sont modifiées et comprennent un crédit inscrit au budget additionnel de 5000 francs, voté le 22 juin 1919 ; le produit de la souscription faite dans la commune de 4584 francs ; un crédit inscrit au budget additionnel voté le 18 janvier 1920 de 2716 francs ; et un crédit inscrit au budget additionnel voté le 13 juin 1920 de 541,28 francs. Le tout couvre entièrement la somme des devis.

Le dernier devis, en date du 10 août 1920, correspond à l'entourage du monument. Il est établi par Gabriel Mercier, maître serrurier demeurant à Coulonges-sur-l'Autize. Ce devis s'élève à 3240 francs. Par faute de ressource pour la commune, ce devis ne faisait pas parti du premier, une demande de subvention à l’État est alors demandée. Ces travaux comprennent 16 panneaux inscrits en fer forgé de 1 mètre de hauteur (lances non comprises), avec un encadrement en fer carré de 25 millimètres, associé à un remplissage en fer méplat, avec deux panneaux de face servant de portes. Le détail du devis se compose de 2950 francs calculés en fonction du poids du métal, et 300 francs pour la peinture gris fer et bronzage, appliquée au minimum de 2 couches.

Pour couvrir cette dépense, la commune fait une demande de subvention le 7 octobre 1920, calculée sur le nombre de morts (86) proportionnellement au nombre d'habitants en 1914 (2000), par rapport au nombre de centimes communaux (32,5) et la valeur du centime (238,3494), ce qui ramène cette subvention à la somme de 1560 francs. Il reste 1680 francs à couvrir grâce à une nouvelle subvention possible, créée par la loi du 22 février 1918, au profit des communes, en dédommagement des droits d'octroi supprimés sur l'alcool et les boissons hygiéniques, qui s'élève à 8691,01 francs. Le conseil vote le montant de 1680 francs pour parfaire le crédit nécessaire à l'entourage.

Le monument coûte au total 16250 francs à la commune, dont 13000 francs sont couvert par le montant inscrit au budget communal (comprenant le totale des souscriptions initiales), et 3240 francs sont issus des subventions demandées.

Le traité de gré à gré est signé le 10 février 1921 avec Gabriel Mercier, qui l'engage à construire et poser autour du monument une grille en fer forgé de qualité, avec deux battants pour l'entrée. Cette grille doit être scellée dans la bordure de granit qui encadre le monument. Les dimensions doivent être égales au modèle. Le prix est calculé en fonction du poids final, à hauteur de 4 francs 60 le kg. La pose est estimée à 2000 francs. Le délai de livraison est de deux mois, tout retard engendrera un retrait de 10 francs par jour de retard sur le prix final. Le prix doit être soldé dans les 3 mois qui suivent le jour de la réception des travaux, si du retard est perçu, l’entrepreneur est libre d’exiger 6 % du prix supplémentaire. Les frais de timbre, d'enregistrement et d'expédition sont pris en charge par l’entrepreneur. Le prix reste de 3240 francs, cependant, le 17 juin 1921, 3350 francs sont débloqués par le Conseil municipal car il a décidé d'ajourner certains travaux d’entretien pour pouvoir solder sans retard la dépense qui fait l'objet du traité, voté sur les fonds libres de la caisse municipale, inscrit sous l'article 35 des chapitres additionnels au budget de l'année courante.

Le 15 mai 1921, un dernier devis est établi pour une chaîne qui servirait à préserver la grille d'entourage, qui s’élève à 441 francs 75. Il comprend l'entourage du monument aux morts de la guerre, avec la fourniture de grande fonte avec embases moulurées, trous de taraudage avec crochets d'attache, percement des trous dans les bornes portant la chaîne et scellement des motifs, avec la coupe des chaînes et l'ajustement. Ce dernier est réduit à 394,25 francs le 31 mai de l'année courante car 4 vieilles embases sont déjà fournies par la commune.

Le monument aux morts pour la patrie est inauguré le 16 mai 1921 à 14 h, en présence du maire et du préfet des Deux-Sèvres.

 

Description

Le monument se trouve face au château de Coulonges-sur-l'Autize, sur la place publique. Il est composé d'un haut socle sur lequel est apposée une couronne en bronze formée de rameaux de chêne et de laurier et surmonté d'une Victoire. La liste des morts, gravée sur une plaque de marbre, est surmontée d'une croix de guerre en métal.

La Victoire, sculptée en pierre, debout, la jambe gauche légèrement en arrière, tient des deux mains vers le bas une couronne de laurier. Tête nue, elle est vêtue d'une robe à l'antique et porte des sandales. Sa tête est coiffée d'une couronne végétale. Les plumes de ses ailes sont finement sculptées en bas-relief.

 

Composition

  • Buste de la Victoire tenant la couronne
  • Liste des morts du conflit de 1914-1918, surmontée de la croix de guerre
  • Sur le socle de la stèle, dédicace, couronne et liste des défunts du conflit de 1939-1945
  • Plaque avec déclaration du Général de Gaulle encadrée d'une palme et d'une branche de laurier, sur le socle du monument
  • Inscription : " A la mémoire glorieuse des enfants de Coulonges-sur-l'Autize morts pour la France "
  • Entouré par des grilles
  • Murs en calcaire et pierre de taille
IMGP8968